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Le portrait au XVIIe siècle : entre représentation de soi et jeu des apparences

Au XVIIe siècle les enjeux du portrait acquièrent des dimensions non seulement littéraires, mais aussi sociales et politiques. Le portrait mondain, dont la mode se diffuse dans la seconde moitié du siècle, se configure comme la forme par excellence des représentations de soi dans l’espace littéraire et social, particulièrement parmi les élites.

L’apogée de la mode en 1659 voit la publication de trois ouvrages dédiés au portrait : les Divers portraits ; le Recueil des portraits et éloges et la Description de l’isle de portraiture. Si ses contemporains et critiques la considèrent déjà dépassée en 1661 (Somaize, Dictionnaire des précieuses), cette mode finit cependant par changer l’histoire littéraire.

Mon étude sur le portrait se place dans le sillon tracé par les travaux sur le portrait (Plantié 1994, Morlet-Chantalat 1994, Spica 2002, Harvey 2013, Schuwey 2020) et démontre non seulement qu’avant la mode du portrait mondain les descriptions des personnages fictionnels n’étaient pas appelées ‘portraits’, mais aussi que la fonction du portrait dans l’espace littéraire change radicalement dans la période 1660-1700. Cette métamorphose a lieu grâce aux ouvrages de fiction qui empruntent ce genre mondain et le façonnent pour l’adapter aux nécessités narratives du temps. Se délivrant du carcan descriptif baroque, le portrait, vers la fin du siècle, en vient à jouer une fonction proleptique au sein de la narration.

Mon étude de cas portera sur les stratégies représentatives mises en place par Fénelon dans le Télémaque (1699), où, afin d’enseigner à son disciple, le Duc de Bourgogne, à distinguer les courtisans fiables des courtisans déloyaux, il transforme le portrait en un outil didactique et épistémologique.

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An Enlightenment Fictional Guidebook to the Other

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November 17

"Eighteenth-Century Literary Portraits: the Repurposing of a Seventeenth-Century Socialite Practice"